28 février 2011

Equi Voci, l'alliance de l'image et du son

Equi Voci est un projet du compositeur et réalisateur Thierry de Mey. Il mêle musique, danse et cinéma : des films de danse sont accompagnés par un orchestre symphonique. Après une création à la Biennale de la Danse 2009 de Charleroi, ce spectacle, car qu'est-ce d'autre sinon un spectacle qui fait appel à plusieurs de nos sens, est de passage à l'Auditorium de Lyon.

Pour l'occasion, l'Orchestre National de Lyon est dirigé par le jeune Britannique Alexander Soddy, actuellement assistant de Simone Young à Hambourg. Le programme est articulé autour de la musique française ; c'est en effet le dernier concert du festival French Kiss, qui a fait résonner l'auditorium au cours du mois de février. Avec Ravel, Debussy et Messiaen, c'est un large éventail de style et de pièce que le public a pu entendre.

La soirée a commencé avec la célèbre pièce de Paul Dukas, L'Apprenti Sorcier. Impossible de ne pas imaginer la scène à l'écoute de ce poème symphonique, bien maitrisé par l'orchestre. l'on sent progressivement la tension monter en même temps que l'eau avant que le sorcier ne règle tout d'un coup de baguette magique. Le public apprécie.
Sur Prélude à l'après-midi d'un faune, les écrans s'allument. Le paysage lunaire de la mer d'Aral sert de cadre à un duo, qui n'est malheureusement pas toujours en phase ni en rythme avec la musique de Debussy.
Avec Messiaen, les musiciens, particulièrement les cuivres et percussions, jouent avec beaucoup d'énergie et de dynamisme. C'est un Tombeau lumineux et joyeux, qui célèbre la résurrection de Christ.
Enfin, l'on ne s'ennuie pas avec Ravel. Les cinq pièces enfantines qui composent Ma Mère l'Oye sont variées et parfaitement exécutées. Alexander Soddy danse à la direction, en même temps que les danseurs du film. La Valse, pour finir, est étrange, triste et pesante. Difficile de danser sur cette valse, dont on reconnait pourtant le rythme ternaire, tant elle semble minée de l'intérieur par la douleur.

C'est une expérience surprenante qu'Equi Voci. L'oeil est sans cesse attiré par les images, parfois au détriment de la musique, alors que l'ONL propose encore une fois une partition très équilibrée. Ceci dit, les images sont d'une grande qualité technique, les plans et lumières mettent en valeur les danseurs. Certains passages, notamment dans la forêt, sont très poétiques.


Auditorium de Lyon, concert du 26 février 2011 dans le cadre du festival French Kiss
Orchestre national de Lyon
Alexander Soddy, direction
Paul Dukas : L'Apprenti sorcier
Claude Debussy : Prélude à l'après-midi d'un faune
Olivier Messiaen : Le Tombeau resplendissant
Maurice Ravel : Ma mère l'Oye, ballet, La Valse
Thierry de Mey, images
Anne Teresa de Keersmaeker et Thomas Hauert, chorégraphies
Concert en partenariat avec l'Institut Lumière et GRAME, centre national de création musicale

23 février 2011

Amour toujours

On ne présente plus l'Arlésienne de Bizet, dont la marche d'ouverture est connue de tous les mélomanes. Basée sur un fait réel, la disparition du neveu du poète Mistral fou amoureux d'une belle provençale qui se joue de lui, elle entraîne l'orchestre sur des rythmes endiablés. La présence du saxophone, rare dans un orchestre symphonique, donne une touche jazz à la pièce. C'est d'ailleurs un élément majeur dans l'Arlésienne, ses soli sont très beaux, tout simplement.

Par l'entremise des poèmes de Tristan Klingsor, Maurice Ravel tente un voyage en Orient, dans les mille et une nuits de Shéhérazade. L'on reconnait sans peine l'influence orientale sur la musique de Ravel, mais c'est bien là le seul point positif de cette pièce. Les textes de Klingsor sont pauvres et presque inaudibles, malgré les efforts de Mirelle Delunsch et seuls quelques mots passent et parviennent jusqu'aux oreilles des spectateurs. La musique de Ravel est sans saveurs, ennuyeuse et l'on attend avec impatience la fin du voyage. Quant à Mireille Delunsch, son timbre fait davantage penser à celui d'une alto qu'à celui d'une soprano. Il est au demeurant fort agréable à écouter, même s'il n'est définitivement pas mis en valeur avec cette partition.

Avec Petrouchka, Stravinski conclut cette soirée en beauté. Le compositeur raconte l'histoire tragique de Petrouchka, amoureux d'une jolie danseuse balleinr qui lui préfère un riche Maure jaloux. Les quatre parties font allusion à l'histoire qui sera, quelques années plus tard, présentée sous forme de ballet. L'on retiendra surtout le brillant dialogue entre les flûtes et les trompettes, qui annoncent la fin de l'histoire.

Finalement, de l'Arlésienne à Petrouchka, l'amour, ses déceptions et ses joies, aura été le fil rouge de la soirée. Josep Pons, tout en sobritété, a mené l'orchestre de manière efficace et a bien laissé passer toutes les émotions. On retiendra d'ailleurs les couleurs de l'orchestre et la perfection dans les nuances, passant légèrement des pianissimo au forte.

Auditorium de Lyon, concert du 19 février 2011 dans le cadre du festival French Kiss
Orchestre National de Lyon
Josep Pons, direction
Mireille Delunsch, soprano
Georges Bizet : l'Arlésienne, suite d'orchestre n°1
Maurice Ravel : Shéhérazade, pour voix de femme et orchestre, trois poèmes de Tristan Klingsor
Igor Stravinsky : Pétrouchka, scènes burlesques en quatre tableaux

19 février 2011

Retour sur le Requiem de Mozart à Lyon

Ton Koopman était de passage à Lyon en janvier dernier pour le Requiem de Mozart. L'ONL, les solistes de Lyon-Bernard Tétu se sont retrouvés sur la scène de l'Auditorium dans le cadre des Chefs d'oeuvre qui mettent la musique classique et savante à portée de toutes les oreilles.

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Concert de l'ONL - samedi 22 janvier 2011 
Auditorium de Lyon
 
Ton Koopman, direction
Johannette Zomer, soprano
Bogna Bartosz, alto
Sarah Jouffroy, alto
Jörg Dürmüller, ténor
Klaus Mertens, basse
Solistes de Lyon Bernard Tétu, préparés par Alain Joutard

Johann Sebastian Bach : Cantate BWV 207 « Auf, schmetternde Töne der muntern Trompeten » 
Wolfgang Amadeus Mozart : Ave Verum Corpus KV618 ; Requiem KV626