23 février 2011

Amour toujours

On ne présente plus l'Arlésienne de Bizet, dont la marche d'ouverture est connue de tous les mélomanes. Basée sur un fait réel, la disparition du neveu du poète Mistral fou amoureux d'une belle provençale qui se joue de lui, elle entraîne l'orchestre sur des rythmes endiablés. La présence du saxophone, rare dans un orchestre symphonique, donne une touche jazz à la pièce. C'est d'ailleurs un élément majeur dans l'Arlésienne, ses soli sont très beaux, tout simplement.

Par l'entremise des poèmes de Tristan Klingsor, Maurice Ravel tente un voyage en Orient, dans les mille et une nuits de Shéhérazade. L'on reconnait sans peine l'influence orientale sur la musique de Ravel, mais c'est bien là le seul point positif de cette pièce. Les textes de Klingsor sont pauvres et presque inaudibles, malgré les efforts de Mirelle Delunsch et seuls quelques mots passent et parviennent jusqu'aux oreilles des spectateurs. La musique de Ravel est sans saveurs, ennuyeuse et l'on attend avec impatience la fin du voyage. Quant à Mireille Delunsch, son timbre fait davantage penser à celui d'une alto qu'à celui d'une soprano. Il est au demeurant fort agréable à écouter, même s'il n'est définitivement pas mis en valeur avec cette partition.

Avec Petrouchka, Stravinski conclut cette soirée en beauté. Le compositeur raconte l'histoire tragique de Petrouchka, amoureux d'une jolie danseuse balleinr qui lui préfère un riche Maure jaloux. Les quatre parties font allusion à l'histoire qui sera, quelques années plus tard, présentée sous forme de ballet. L'on retiendra surtout le brillant dialogue entre les flûtes et les trompettes, qui annoncent la fin de l'histoire.

Finalement, de l'Arlésienne à Petrouchka, l'amour, ses déceptions et ses joies, aura été le fil rouge de la soirée. Josep Pons, tout en sobritété, a mené l'orchestre de manière efficace et a bien laissé passer toutes les émotions. On retiendra d'ailleurs les couleurs de l'orchestre et la perfection dans les nuances, passant légèrement des pianissimo au forte.

Auditorium de Lyon, concert du 19 février 2011 dans le cadre du festival French Kiss
Orchestre National de Lyon
Josep Pons, direction
Mireille Delunsch, soprano
Georges Bizet : l'Arlésienne, suite d'orchestre n°1
Maurice Ravel : Shéhérazade, pour voix de femme et orchestre, trois poèmes de Tristan Klingsor
Igor Stravinsky : Pétrouchka, scènes burlesques en quatre tableaux

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